2010 en revue - Costume Quest


2010 a été l'année où le marché du jeu téléchargeable sur consoles a fait ses preuves. J'ignore comment l'expansion s'est traduite en termes de ventes, mais le nombre de succès critiques dans cette catégorie a dépassé de loin celui des années précédentes, et la réaction générale au sein des communautés dédiées semble indiquer que le public a suivi. C'est pourquoi je fus si heureux d'apprendre que l'enfant terrible des développeurs commerciaux, Double Fine Productions, tenterait sa chance dans ce domaine pour les temps à venir.

Aussi tôt qu'à la mi-juillet, je m'excitais à l'annonce de quatre jeux de format léger en cours de développement chez le studio mené par Tim Schafer. Quelques semaines plus tard, les premiers aperçus de Costume Quest commençaient à circuler sur Internet, et on sentit comme un vent de bonne humeur traverser le petit monde du gaming. Un jeu de rôle à l'ancienne, au graphisme de style cartoon, sur le thème de l'Halloween? Voilà exactement le genre de projet inusité qui se ferait difficilement accorder une place sur les tablettes de magasins, mais auquel les plate-formes de distribution internes de Sony et Microsoft attribueraient à la fois visibilité et crédibilité.



Tout ce potinage a beau faire de Costume Quest un titre intéressant, voire significatif, qu'en est-il du jeu lui-même? C'est une question de point de vue. Comme je crois avoir fait part dans le sixième podcast, ce qu'il me fait surtout regretter, c'est de ne pas avoir un enfant avec qui partager mes expériences de jeu vidéo. En effet, l'esthétique et la dynamique générale du jeu ont beau évoquer une multitude de souvenirs de jeunesse très chers (à commencer par Earthbound), son gameplay semble avoir été expressément conçu pour un public débutant, ou désireux d'un investissement très léger. Ainsi le jeu n'a-t-il pas réussi à soutenir mon intérêt personnel du début à la fin de ses quelques heures, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer un parent tirer grand plaisir à guider son petit dans cette expérience initiatique. La lassitude des mécaniques rudimentaires serait donc évitée, et le charme de la direction artistique pourrait opérer sans la moindre perte.

Tous facteurs pris en compte, l'entreprise de Double Fine ne semble pas avoir échoué, à commencer par une réception qui fut intéressante à observer (les critiques se divisant notamment sur la durée de l'expérience ; trop courte ou parfaitement dosée?). Le contenu additionnel à thème hivernal, intitulé Grubbins on Ice, est désormais disponible sur les deux plate-formes, et justifierait apparemment son maigre coût. Le jeu a même remporté, de façon très discutable certes, le prix Spike du meilleur jeu téléchargeable de 2010 (une récompense à peu près aussi fiable que la distinction du meilleur film étranger aux Oscars). Il ne manquerait qu'une version PC pour cimenter la réussite de cette initiative à moyen terme, dont le prochain volet devrait nous arriver au printemps.

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